- enquêter
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1 ♦ V. intr. Faire, conduire une enquête. « lui demander si la justice ne ferait pas bien d'enquêter un peu sur l'origine des fonds du Pacifiste » (Sartre). Il faut enquêter. Enquêter pour un journal.2 ♦ S'ENQUÊTER DE v. pron. (1538) Vx S'enquérir.enquêterv. intr. Ouvrir, poursuivre une enquête. Enquêter sur un crime.⇒ENQUÊTER, verbe.A.— Vieilli et fam., emploi pronom. S'enquêter (de). S'enquérir. Je m'en suis enquêté partout. Je vous prie, enquêtez-vous de cela (Ac. 1798-1878). Je suis en train de commencer Un bouquin dont affre muette! Le titre duquel je m'enquête M'inquiète (VERLAINE, Œuvres compl., t. 3, Invect., 1896, p. 307).— Proverbe. Ne s'enquêter de rien. Ne se soucier, ne se mettre en peine de rien. Cf. ID., Œuvres compl., t. 3, Épigr., 1894, p. 213.Rem. Seul sens attesté ds Ac. 1798-1878. Ac. 1932 n'enregistre que le sens intransitif.B.— Usuel, emploi intrans. Enquêter (sur). Faire une enquête. Enquêter sur un scandale, un crime; enquêter pour son propre compte; enquêter sur place. Ce magistrat a été nommé surtout pour enquêter sur telle affaire (Ac. 1932) :• Il [Rambert, un journaliste] enquêtait pour un grand journal de Paris sur les conditions de vie des Arabes et voulait des renseignements sur leur état sanitaire.CAMUS, La Peste, 1947, p. 1224.Rem. 1. On relève qq. emplois trans. exceptionnels que les dict. ne mentionnent pas. Un reporter joyeux me dit son projet de m'interviewer et de « m'enquêter », en supposant ma candidature à l'Académie (BLOY, Journal, 1893, p. 70). Faire enquêter l'honneur de qqn (cf. CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 243). 2. La docum. atteste l'emploi subst. du part. passé. Personne qui fait l'objet d'une enquête, est interrogée par un enquêteur. C'est l'enquête qui continue, l'enquête de l'enquêté sur l'enquêteur (ID., ibid., p. 14). La relation entre enquêteur et enquêté, dans l'interview, n'est jamais une relation neutre (Traité sociol., 1967, p. 143).Prononc. et Orth. :[
], (j')enquête [
]. Enq. : /
/ (il) enquête. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [Ca 1200 enquester « demander » (ds E.M. Meijers et J.-J. Salverda de Grave, Lois et Coutumes de St-Amand, 1934, I, XVIII, 8)]; ca 1230 (Chevalier deux épées, 6518 ds T.-L.). Dér. de enquête; dés. -er. Fréq. abs. littér. :46 (enquêté : 8).
enquêter [ɑ̃kete] v. pron. et intr.ÉTYM. V. 1200; tr., enquester quelqu'un, encore au XVIe, au sens de « interroger, questionner »; de enquête.❖1 (…) ils ne s'enquêtent point de cela (…)Molière, Monsieur de Pourceaugnac, III, 2.2 Au surplus, mademoiselle, vous pouvez vous enquêter de mon humeur et de mon caractère, je suis sûr qu'on fera de bons rapports (…)Marivaux, Marianne, VI.2 V. intr. (Fin XIXe). Faire, conduire une enquête. || Enquêter en interrogeant, en cuisinant (cit. 4) des témoins. || Enquêter sur une affaire embrouillée, obscure. || Juge enquêtant sur une affaire. || Il faut enquêter.3 (…) j'ai l'intention de remettre l'affaire entre les mains de mon ami, le procureur Déterne, et de lui demander, par la même occasion, si la justice ne ferait pas bien d'enquêter un peu sur l'origine des fonds du Pacifiste.Sartre, le Sursis, p. 120.REM. L'emploi du p. p. enquêté, ée (les personnes enquêtées; subst., l'enquêté et l'enquêteur) suppose un emploi transitif, dont le T. L. F. atteste d'ailleurs l'existence, mais qui est rarissime.
Encyclopédie Universelle. 2012.